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 N°1005 - Set your arms down. (Clyde)

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Marian Fitzgerald

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MessageSujet: N°1005 - Set your arms down. (Clyde)   N°1005 - Set your arms down. (Clyde) Icon_minitimeMar 19 Juil - 13:01

Les talons de Marian claquaient sur le carrelage glacial, en un bruit métallique et dérangeant. Le pas était maîtrisé, frappant le sol à intervalles réguliers. Malgré les grandes baies vitrées, une sensation d'enfermement se dégageait de toute l'habitation, comme une chambre stérile dans laquelle le couple était enfermé. Clyde était en haut, dans son bureau, et personne ne savait réellement ce qu'il y faisait toute la journée. Marian, elle, errait au rez-de-chaussée, telle une ombre perdue dans sa propre demeure. Elle ne savait que faire, parcourait les lieux en remettant un coussin en place, passant son doigt sur le mobilier afin de vérifier que la poussière ne s'y était pas encore accumulée. C'était là son occupation principale dans la journée, alors qu'elle savait pertinemment qu'une femme de ménage viendrait très prochainement pour effectuer ces quelques tâches ménagères. Son regard vint se poser sur la porte en bois du bureau de son mari, son si cher mari. Elle n'avait jamais compris comment il avait pu passer en si peu de temps du prince à la bête, une bête à laquelle elle trouvait pourtant toujours le même charme. Comme si un jour, bientôt elle l'espérait, il redeviendrait cet homme qu'elle avait connu et épousé, celui qui lui offrait des fleurs, lui déclamait de belles phrases. Il avait disparu depuis longtemps, laissant la place à ce Clyde qui préférait les aventures d'un soir à une femme amoureuse qui l'attend chaque nuit.

Marian se dirigea sans même réfléchir vers le bureau de son mari et sans frapper, poussa la lourde porte afin d'entrer dans la pièce. Elle alla poser ses fines mains sur les épaules de son mari avant de lui adresser la parole.
"Chéri, désolée de t'interrompre, tu as l'air très occupé." Encore une de ces phrases convenues dont elle usait et abusait continuellement en compagnie de Clyde., comme si elle ne savait pas s'adresser à lui autrement que par des phrases toutes faites, qui lui paraissaient être celles que devait dire une femme à son époux. "Mais je vais faire quelques courses cet après-midi, et je me demandais si tu avais besoin de quelque chose ?" Etait-elle donc incapable de trouver une meilleure excuse de venir le rejoindre dans cette pièce exigüe ? Elle essayait de se convaincre que c'est ce qu'aurait fait une épouse normale dans une situation normale. C'était là son rêve, la banalité à l'état pur, ou plutôt l'idée qu'elle s'en faisait. Une jolie maison, deux beaux enfants - un garçon qui s'appellerait William et une fille prénommée Emily -, un labrador. Voilà ce qu'elle voulait et même si elle savait qu'elle ne l'aurait jamais, elle aimait à se projeter dans cette vie fantasmée.

Marian alla s'installer sur un fauteuil en cuir qui trônait dans un coin de la pièce, sous les yeux de Clyde.
"Dis-moi, Clyde, tu n'aimerais pas des enfants ?" La question était venue d'elle-même, et pourtant la poser était inutile. Marian avait déjà fait tout ce qu'il fallait pour qu'ils aient bientôt un enfant, qu'il le veuille ou non. Et qu'il ne le veuille pas satisferait en réalité encore plus son désir de vengeance.
Encore fallait-il qu'il lui fasse l'honneur de la toucher, ce qui n'était pas acquis. Dans un geste qu'elle pensait séduisant, Marian détacha ses cheveux et les agita, mimant les gestes qu'elle avait déjà vu auparavant dans un film quelconque. Elle offrait là, involontairement certes, un spectacle assez désopilant.
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Clyde Fitzgerald

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MessageSujet: Re: N°1005 - Set your arms down. (Clyde)   N°1005 - Set your arms down. (Clyde) Icon_minitimeMer 20 Juil - 9:21

Malgré la période estivale et ses - très - nombreuses distractions, Clyde ne passait pas ses journées à la plage ou à siroter des whiskys hors de prix dans des clubs élitistes. Il lui arrivait de travailler, aussi. En effet, la politique ne connaissait aucun repos et la crise qui secouait les Etats-Unis le forçait à rester alerte. Le jeune homme ne comprenait pas comment un pays qui comptait tant de ressources et d'hommes puissants pouvait être au bord de la faillite. Ou en faillite. La faute aux républicains et à cette famille d'attardés texans, évidemment. Son père avait d'ailleurs fait parti des plus proches collaborateurs du précédent président des Etats-Unis et c'est pourquoi Clyde se faisait un malin plaisir de l'accabler plus que de raison. Lui que le monde encensait à cause de ses foutues fondations pseudo-philantropiques alors qu'il n'était qu'un mégalomane égoïste. La blague. Le politicien venait à peine de raccrocher son téléphone lorsque Marian fit irruption dans son bureau. La conférence téléphonique avait été houleuse et tendue, comme en toute bonne période de crise qui se respectait. Il adorait ça puisque la pression ne le rendait que meilleur et plus efficace. Tout à ses réflexions, Clyde ne fit aucunement attention à sa femme. Il s'était tellement habitué à sa présence discrète mais permanente qu'il avait tendance à oublier que Marian n'était pas un enième meuble pour meubler le vide de son intérieur. Ou celui de son existence. Ce fut le contact des mains de sa femme sur sa chemise immaculée qui lui rappela sa présence. Les muscles tendus, comme prêts à parer le moindre nouveau coup vicieux qui sortirait de ce visage innocent, Clyde retint un soupir de profonde désolation. Si il avait besoin de quelque chose ? Est-ce qu'elle se fichait de lui ? Il n'était pas un homme d'intendance, bordel. Il était un Fitzgerald. Tout sa vie, on avait anticipé le moindre de ses besoins sans qu'il n'éprouve le besoin de le formuler et c'est pourquoi il n'avait jamais besoin de rien. Ou ne désirait rien, puisqu'il avait tout. C'était là le drame des gens de sa condition. Cette putain de lassitude qui rongeait de l'intérieur sans jamais ralentir. « En effet, tu tombes plutôt mal : je suis très occupé. » Clyde n'avait même pas pris soin d'esquisser un seul geste en direction de Marian. Il n'avait pas posé ses yeux sur elle ou affectueusement serré la main posé sur son épaule. Rien. Le néant. « Je n'ai besoin de rien, merci. » conclut-il de sa voix rauque, d'un ton las et plus sec qu'il ne l'aurait voulu. Il espérait - vainement - que cela suffirait à Marian pour se retirer et disparaître faire ce pourquoi elle était la plus douée - en dehors de ses sournoiseries : dépenser l'argent qui n'était pas vraiment le sien.

Peine perdue. L'air de rien, la voilà qui prenait place dans un fauteuil. Desserrant le noeud de sa cravate qui commençait lui aussi à l'opresser - comme à chaque fois que Clyde luttait pour ne pas perdre son sang-froid -, le politicien finit par poser un regard désabusé sur sa femme. Cette femme qu'il n'avait jamais su aimer, ni chérir et encore moins respecter. Il était pourtant doué à ce petit jeu. Il avait trôné longtemps dans le haut du tableau des meilleurs partis new-yorkais dans le supplément du New York Times. On le disait gentleman et bien éduqué. Clyde était un orateur né et savait séduire son interlocuteur avec une facilité déconcertante. Mais il n'avait jamais fait le moindre effort avec Marian, parce qu'elle lui avait été acquise dès le début. Peut être n'en seraient-ils pas là si il n'avait pas considéré son mariage comme un simple marché juteux. Mais le jeune homme ambitieux avait eu besoin d'une femme malléable à ses côtés pour réussir son ascension mondaine. Et maintenant, voilà que la douce petite n'était plus que l'ombre d'elle-même. Une ombre revancharde et déplaisante. L'avait-il mérité ? Sûrement. En avait-il conscience ? Pas le moins du monde. La question de Marian lui arracha un froncement de sourcils involontaire, qui disparut bien vite de son visage inexpressif. Bien sûr qu'il voulait des enfants. Qui n'en voudrait pas ? Tous les grands présidents avaient un jour posé avec leur progéniture dans les jardins de la Maison Blanche et Clyde s'en voudrait de briser ainsi une si belle tradition. Il s'imaginait plutôt bien avec un garçon qui serait son portrait craché et qu'il éduquerait à sa manière. Le petit serait à son image : poli et gendre idéal en apparence. Brillant, calculateur et dévoré par l'ambition en réalité. Mais pour que ce petit soit à sa hauteur, il lui fallait des genes parfaits : pas ceux d'une femme névrosée dont les multiples thérapies lui coûtaient une petite fortune. « Bien sur que si. » commença-t-il du ton feutré et mesuré dont il usait et abusé. Clyde adressa un sourire faux à sa femme, comme pour désamorcer la bombe qui n'allait pas tarder à lui sauter au visage. Du moins il le sentait. Même les plus innocentes questions de Marian n'étaient que des propositions détournées et il n'était pas nécessaire de sortir de Harvard pour comprendre le sous-entendu. « Mais pas... » avec toi. « ... dans l'immédiat. » conclut-il. Clyde avait failli proférer le mot de trop.

Alors que Marian essayait de reproduire maladroitement un geste censé être sensuel, le politicien se détourna d'elle et de son spectacle affligeant, faisant pivoter sa chaise en direction de son bureau. Prenant un air inspiré plus vrai que nature, il se saisit d'un stylo hors de prix et d'une feuille de papier. Il n'avait strictement rien à écrire dans l'immédiat, mais tout les subterfuges étaient bons pour retrouver le calme et la paix qu'il était venu chercher ici. Loin de sa femme. Marian n'allait sûrement pas apprécier mais après tout, n'avait-elle pas des courses à faire ? Si. Tout à fait.

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Marian Fitzgerald

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MessageSujet: Re: N°1005 - Set your arms down. (Clyde)   N°1005 - Set your arms down. (Clyde) Icon_minitimeMer 20 Juil - 13:25

Il l'ignorait, encore et toujours. Cela ne surprenait même plus Marian pour qui ce comportement était, désormais, des plus normaux. Elle n'allait pas se formaliser de l'attitude détestable de Clyde à son égard. Comme si elle était un beau bibelot que l'on peut promener à sa guise, pour faire bonne impression.
Il lui répondit de cette voix grave qu'elle lui connaissait, sur le ton le plus froid qui fut. Evidemment, Marian s'en voulut presque instantanément de l'avoir dérangé. L'idée qu'il aurait pu être plus agréable ne la traversa pas une seule seconde. Elle baissa les yeux, comme une demande de pardon silencieuse. Comme une enfant prise par ses parents en train de voler des confiseries, elle leva vers lui ses yeux bleus, s'attendant à une autre remarque de sa part.
Et lorsqu'elle posa la question concernant sa potentielle paternité, elle nota le froncement de sourcils qu'il eut, avant de poursuivre.
« Bien sur que si. » Marian se réjouit d'abord de cette réponse. Elle n'aurait même pas à lui mentir, il l'acceptait. Clyde voulait des enfants. Elle dût se répéter cette phrase un certain nombre de fois avant de l'intégrer complètement. Puis vint la déception. Cela signifiait-il pas de mensonges, pas de fourberie ? Tomber enceinte perdait tout son intérêt si cela ne dérangeait pas son cher et tendre. Heureusement, elle fut rassurée par les paroles qui devaient suivre, car Clyde lui avoua ne pas désirer d'enfants à ce moment-là. Cela n'étonna d'ailleurs gère Marian : il préfèrait probablement coucher à gauche à droite. Un enfant, c'était synonyme de bien trop de stabilité.

« Bon. » Lança-t-elle, feignant la résolution. Marian adopta un visage fermé et grave, commae si cette réponse l'attristait, mais qu'elle l'acceptait. « On a le temps après tout... Jusqu'à ce que la mort nous sépare, n'est-ce pas ? » Un joli subterfuge pour lui rappeler son engagement à ses côtés, accompagné d'un sourire carnassier. Elle n'ignorait pourtant rien des multiples conquêtes de son mari, mais ne manquait jamais une occasion de lui rappeler que l'épouse, c'était elle.
Clyde se remit à écrire, cherchant manifestement à éviter toute conversation. De toute façon, se dit Marian, ils n'avaient jamais rien à se dire. Il lui arrivait de se demander à quel moment son mariage avait commencé à s'émietter mais il lui était impossible de répondre clairement. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, jamais les deux époux n'avaient partagé de longues et riches conversations, loin de là. Elle aurait dû le voir venir.
Marian jeta un rapide coup d'oeil sur la feuille que commençait à noircir Clyde, très certainement pour éviter de la voir s'attarder dans le bureau. Elle constata que rien n'était écrit pour le moment, confirmant ainsi son hypothèse. Elle ne manquerait, forcément, pas de rester là encore plus longtemps, simplement pour le voir s'énerver en silence. S'il y a une chose qu'il ne faisait jamais, c'était lui faire des reproches frontaux. Marian en savait bien trop sur les sombres pratiques des Fitzgerald pour prendre le moindre risque. Entre eux, c'était donc un constant échange de jolies phrases mielleuses qui sonnaient trop faux.
La jeune femme se leva pour aller se poster près de la fenêtre, puis se tourna vers son bien-aimé.


« J'ai acheté une robe hier. » Une conversation superficielle entre deux êtres qui n'avaient pas même envie de discuter, voilà ce que c'était. Pourtant, Marian continuait à espérer qu'il finirait par saisir l'occasion et lui répondrait, et qu'enfin ils parleraient, parleraient vraiment. « Bleue turquoise, de la même couleur que celle que je portais au dernier cocktail chez tes parents. » Et elle continuait de croire que tout pouvait être normal entre eux, prête à se lancer dans un monologue pour combler les silences de son mari. « Pourquoi tu ne m'aimes plus ? » La question était venue spontanément, et avait été posée avec toute l'innocence possible. Ce n'était pas une remontrance, seulement une interrogation sincère. Elle passait d'un sujet aussi futile que sa tenue à celui, plus grave, de l'amour que lui portait Clyde, sans autre raison que le regard vide de son mari face à elle. Ce n'était pas la première fois qu'elle la posait, mais à chaque fois il éludait la question. Peut-être que cette fois serait la bonne. C'était en tous cas ce dont elle était convaincue.
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MessageSujet: Re: N°1005 - Set your arms down. (Clyde)   N°1005 - Set your arms down. (Clyde) Icon_minitimeDim 24 Juil - 16:55

Clyde n'était pas dupe face à l'air résigné de Marian. Elle n'était plus cette femme soumise qu'elle feignait être en public pour ne pas salir sa réputation (et la sienne en même temps). En privé, elle était fourbe et vicieuse et le politicien savait que son refus de paternité immédiate devait profondément l'agacer. Clyde imaginait parfaitement Marian rêver à une famille parfaite : deux têtes blondes, un garçon et une fille. Un chien, peut être. C'était bien le seul point sur lequel il ne serait pas réfractaire. Les grands hommes d'Etats avaient tous des animaux. Surtout des chiens, d'ailleurs et il serait ravi de perpétrer la tradition. Peut être qu'offrir un chiot à sa femme calmerait ses ardeurs maternelles un court moment ? Sûrement. Si c'était le prix à payer pour avoir la paix, Clyde était prêt à lui offrir le plus cher des chiots. Ce qu'elle souhaiterait. Lui aimerait un loup tchèque, le croisement parfait entre le chien et le loup. Un animal sauvage et racé, à son image. Mais l'homme était persuadé que sa douce et tendre épouse - cynisme quand tu nous tiens - rêvait d'une bestiole minuscule et niaise. Le genre de cabot ridiculement nain qui passait sa vie à essayer de vous lécher le visage. Ce qui était Ô combien répugnant. Laissant son esprit divaguer sur la vie idéale selon sa femme et tâchant d'imaginer ce à quoi pourraient bien ressembler ses enfants fantasmés, Clyde fut coupé dans son élan par la pique joliment dissimulée de Marian, lui rappelant qu'ils étaient ensemble pour le restant de leurs jours. Déglutissant péniblement, le politicien lutta contre l'envie d'exploser qui le tiraillait et desserra encore un peu sa cravate, avant de la retirer sèchement pour la déposer brutalement sur son bureau immaculé. La garce. Clyde sentait son sang affluer violemment à ses tempes et était persuadé que celle-ci palpitait sur son front. C'était la seule chose chez lui qu'il ne pouvait pas contrôler parfaitement.

Cette putain de veine au front. Si il avait été un homme moins important, il aurait pu se laisser pousser les cheveux jusqu'à la dissimuler, mais il n'avait pas envie de passer pour un post-hippie à l'hygiène douteuse, merci bien. « Oui, jusqu'à ce que la mort nous sépare. En espérant que ma tendre épouse n'ai pas hérité des problèmes cardiaques de sa famille... » Ton caressant, voix mielleuse. Clyde affichait un grand sourire ironique, jouant à l'exact même jeu que sa femme. Il ne pouvait pas l'affronter frontalement et le savait parfaitement. Néanmoins, il pouvait toujours lui rappeler que son écrin doré ne la protégeait pas du fléau de chaque homme : la mort. Si le politicien avait été aussi implacable que son grand père maternel - un requin du milieu de la finance qu'il admirait -, il aurait sûrement pu envisager d'écourter la vie de sa femme. Mais Clyde n'était pas un homme mauvais. Certes, il n'était pas bon mais restait droit et sain d'esprit. Jamais l'idée de se débarrasser de Marian de cette façon ne lui aurait traversé l'esprit. Pourtant, ça aurait été la solution la plus simple qui soit. Expéditive, certes. Il espérait simplement qu'elle cesse de s'accrocher à lui et parte d'elle même. Ou accepte de le voir divorcer sans le menacer. Clyde était un grand prince, il acceptait même que les médias affirment que l'initiative venait de Marian. Ce serait bon pour ses affaires : un homme trahi par sa femme attirait la compassion des gens, et la compassion attirait l'empathie qui elle même attirait des voix. Mais Marian semblait encore l'aimer. Envers et contre tous. Si Clyde admirait la ténacité en règle générale, celle de son épouse était tellement contre-nature qu'elle le répugnait. Elle devait être profondément masochiste. Ou alors bien trop croyante en l'Humanité. Il ne deviendrait jamais le prince charmant qu'elle semblait attendre, sauf sous la contrainte. Comme il le faisait en public. Mais ça n'était qu'une putain de farce et même une femme malade comme la sienne ne pouvait pas s'en abreuver, n'est-ce pas ?

Marian s'approcha de nouveau alors qu'il était penché sur sa feuille vierge. Bon, elle n'était apparemment pas prête à s'effacer pour le laisser travailler en paix. Ou le laisser en paix tout court en réalité. Tandis qu'elle parlait robes et chiffons, Clyde se retourna pour lui offrir enfin un regard. Ses yeux gris et implacables étaient souvent froids. Naturellement perçants. Mais lorsqu'ils contemplaient le visage gracieux et doux de Marian, ils devenaient plus sombres que jamais. Comme tourmentés. Avant d'offrir à la belle blonde un regard méprisant ou dénué du moindre intérêt. Là, Marian n'y manqua pas. Clyde y ajouta même un soupir qui ne cachait rien de l'ennui que lui inspirait cette conversation. Il se fichait de ses robes. Vraiment. Elle aurait pu se vêtir comme une souillon ou la plus vulgaire des putains qu'il n'en aurait rien eu à faire. Au contraire, cela aurait été une excellente raison de divorcer : il était bien spécifié dans leur accord tacite qu'il lui apportait un confort matériel tandis qu'elle lui apportait... et bien ce qu'elle savait faire de mieux : une image lisse et parfaite. Le politicien avait tellement pris l'habitude de ne pas regarder Marian comme il contemplait n'importe quelle autre femme que ses tenues ne lui importaient guère. C'était sûrement triste et mesquin, mais c'était ainsi. Clyde l'avait souvent ignorée et avait manqué à tous ses devoirs d'époux. Il n'avait jamais vraiment essayé de faire des efforts. Sa rupture douloureuse avec Emerson était bien trop présente lorsqu'il avait rencontré Marian et il avait envie de son contraire. Une association mondaine loin de toute passion destructrice. Il avait réussi son coup. Un peu trop, même... La passion n'avait jamais été là et plus Clyde s'ennuyait dans son couple, plus il délaissait sa femme. Plus il la délaissait, plus il s'ennuyait. L'engrenage infernal était donc enclenché et n'avait fait que s'empirer.

« Pardon ? » Ses yeux gris plantés fermement dans ceux de Marian, Clyde avait lâché son stylo et sa feuille pour se lever et lui faire face de toute sa hauteur. Plaisantait-elle ? Sa question était déplacée et loin des robes dont elle venait de faire l'éloge. L'étonnement et la surprise se lisaient aisément sur son visage et pour une fois, le politicien ne prit pas la peine de les dissimuler. Là, adossé à son bureau, devant le visage presque anxieux de sa femme, Clyde ne savait pas quoi répondre. Et c'était rare. Sa prestance le sauvait de toutes les situations, pourtant. Mais là, il n'était pas sur son terrain. Pire, il marchait sur un terrain miné où Marian avait tous les pouvoirs. Il savait qu'elle lui ferait payer le moindre faux pas de sa part bien que sa question semblait vraiment innocente. Après avoir fait claquer sa langue sur son palais, marquant son agacement, Clyde se contenta d'hausser ses épaules avec une désinvolture feinte. Il lui fallait une parade. Et vite. « Quelle importance ? » commença-t-il d'un ton plus doux qu'habituellement. « Que je t'aime ou pas ne change rien au fait que je respecte mes engagements. Tu voulais tout ça. » D'un geste de la main, il désigna la pièce avant que ses doigts ne viennent courir sur la peau nue de sa femme, pour venir se saisir de son collier en diamants, délicatement. « Et tu l'as. Je ne peux rien de plus pour toi. » Clyde desserra son étreinte autour du bijou de sa femme sans la quitter du regard. Que voulait-elle de plus ? Elle l'avait, lui. Elle était mariée à l'homme qui avait été élu plus d'une fois meilleur parti de la ville. Elle avait les vêtements dont rêvait une souillon comme Cintia. Elle vivait l'American Dream par excellence. Et Madame n'était pas satisfaite ?! Quelle blague.
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MessageSujet: Re: N°1005 - Set your arms down. (Clyde)   N°1005 - Set your arms down. (Clyde) Icon_minitimeLun 25 Juil - 13:03

Le ton était doucereux, comme habituellement lors de leurs échanges. Clyde sur une estrade était tout à fait identique à celui qu'elle avait en face de lui à cet instant là. Ces masques dont ils s'accoutraient toujours n'étaient pas près de tomber. A cet instant, elle attendait sa réponse avec impatience. Marian savait pourtant pertinemment que les mots que son époux allait prononcer à son égard n'allaient pas être des plus sympathiques, mais elle s'en moquait éperdument. Elle voulait l'entendre, de sa bouche. Elle voulait en obtenir la certitude. Elle se doutait depuis des années de ce qu'elle représentait pour Clyde - une belle poupée à emmener aux dîners d'affaires, rien d'autre - mais aujourd'hui, Marian voulait le savoir. Elle aimait s'imaginer comme une Jackie Kennedy moderne, trompée et pourtant elle continuait de se tenir aux côtés de son président de mari. Bien sûr, Clyde ne gouvernait pas (encore) les Etats-Unis, mais cela ne la surprendrait pas tant que ça. Elle avait déjà commencé à imaginer quelle décoration elle désirait pour sa chambre à la Maison Blanche. C'était là son refuge : l'invention. L'invention de cette vie parfaite qu'elle savait pertinemment qu'elle n'aurait jamais, tout en se persuadant que tout changer était encore possible. C'était très sûrement un côté masochiste qu'il avait révélé en elle.

Les yeux de Clyde, alors qu'ils se posaient sur Marian, paraissaient toujours plus méprisants, et les sourcils frontés qu'il arborait y étaient aussi pour quelque chose. Elle connaissait bien ce regard, qu'il accompagna d'abord d'un bref « pardon ? », tandis qu'il se levait. Il était grand, bien plus grand qu'elle. Cette force, autrefois elle l'avait aimée, aujourd'hui il l'effrayait lorsqu'il se levait ainsi. Non pas qu'il l'ait un jour battue, néanmoins elle pouvait lire dans son regard une colère sans nom, une colère qui aurait pu l'amener à faire tout et n'importe quoi sans le sourire glacial de Marian face à lui. Ce sourire qui lui rappelait à chaque instant qu'au moindre faux pas, elle ne manquerait pas de le lui faire payer. Malgré l'amour qu'elle lui portait. C'était cet amour qui l'avait amenée à vouloir le détruire comme il l'avait détruite. Elle voulait lui faire payer de l'avoir séduite, et ne manquait jamais une fourberie à lui faire subir.
Marian se tut, attendant la réponse de son mari, les bras croisés. Elle le défiait silencieusement, fixant de ses yeux bleus le visage de Clyde. Il finit par lui répondre, ou plus exactement, par éluder la précédente question. Elle s'y attendait.
Il lui avait offert tout ça, c'était vrai. Il lui avait offert le malheur des noces avec un homme qui ne l'aimait pas, il lui avait offert ce luxe auquel elle avait aspiré. Il était certain qu'elle ne pouvait pas s'en plaindre. Marian était matérialiste, il est vrai, et obtenir ce qu'elle avait aujourd'hui était déjà un acquis non négligeable.
Seulement, il lui manquait quelque chose pour parfaire ce tableau. Cette chose, c'était Clyde, mais jamais elle ne l'admettrait. Ce serait accepter qu'il était parti et que jamais plus elle ne l'aurait.


« Moi non plus, je ne t'aime pas, tu sais. » Affirma-t-elle avec aplomb, pinçant les lèvres et croisant les bras sur sa poitrine. Elle pensait que peut-être, la voir s'échapper de son emprise lui ferait réaliser qu'il avait besoin d'elle. Pas envie, non, mais besoin. Marian était l'image lisse dont il avait besoin. « Et un jour, je vais te quitter. » Elle lui adressa un petit sourire forcé, accompagné d'un mouvement de tête, signalant à Clyde sa détermination. C'était faux, elle en était incapable. Marian l'aimait encore beaucoup trop. Dans de longues années peut-être, lorsqu'il serait au sommet. Alors, le faire chuter serait tellement agréable. Lui qui l'avait détruite dans ses plus belles années tomberait alors alors qu'il était à son apogée. Marian oubliait en effet parfois qu'elle n'avait que vingt-cinq ans, et avait l'impression de porter sur ses épaules le poids de plusieurs décennies de plus. « Je leur dirais tout, et ta carrière sera ruinée. Je leur parlerais de toutes les autres que tu as ramené dans notre lit, tu verras... Ce sera toi le méchant de l'histoire. » Poursuivit-elle. Prononçant ces mots, elle était froide comme la glace.

Marian le scruta encore quelques instants, avant de se diriger vers l'entrée du bureau, s'appuyant sur le cadre de la porte. Elle lui adressa un sourire hypocrite, avant de lancer d'un ton jovial :
« Je vais faire des muffins ! » La fuite, voilà ce qu'elle savait faire de mieux. Reprendre ses bonnes vieilles habitudes et surtout, surtout, éviter la confrontation. C'était ainsi chez le Fitzgerald, où la franchise était bannie et où la moindre opposition devait être résolue par un changement rapide de sujet, afin d'oublier le plus vite possible ce qu'il s'était passé et de reprendre la même vie ordinaire qu'auparavant.
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