SOUTHAMPTON.
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 The tide that left & never came back [R]

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Emerson Bentley

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MessageSujet: The tide that left & never came back [R]   The tide that left & never came back [R] Icon_minitimeLun 18 Juil - 21:38


Je me réveillai en sursaut. 8h17. Tu te moques de moi. Cette horloge pourrie doit faire défaut. Ce n'est pas possible. Putain. Je n'avais presque pas fermée l'heure de la nuit. Encore. J'avais lamentablement échouée, malgré mes efforts soutenus. Les yeux encore scotchés, je me tirai de mon lit. La pièce tanguait. Je dus prendre appui pour ne pas perdre pied. J'allumai l'interrupteur de la salle de bain. Les yeux fermés. Je connaissais ce chemin, par coeur. Lorsque je vis mon reflet, dans le miroir, je faillis sursauter. Ce que je pouvais avoir mauvaise mine. Le miroir devait très certainement me renvoyer le reflet de quelqu'un d'autre, parce que cette personne était affreuse. Ces boursouflures sous mes yeux ne pouvaient pas être miennes. Ce devait très certainement être une illusion d'optique. Ou encore mon imagination qui me jouait un tour. Submergé par une soudaine envie de recracher toute la quantité d'alcool que j'avais pu avaler, je me rinçai le visage pour laver toute trace d'alcool de mon visage. Avec acharnement, j'essayais de brosser la crinière qui me servait de chevelure. Douze minutes plus tard, plus exactement, je vins à bout de mes cheveux emmêlés, en bataille. Ma tête voulait exploser. Carrément. J'avais tellement mal au crâne. Une migraine insupportable. Puis, je me souvins de la veille. Grosse soirée. Une de plus. Je ne tenais vraiment pas l'alcool. Seuls quelques verres suffisaient à me faire perdre la tête. Enfin, je ne tenais pas le vodka. Et encore, le mot était faible. Tout s'expliquait, maintenant. J'avais enchaîné verre après verre. Donc en résumé, j'avais légèrement trop bu hier, ce qui m'avait occasionné une migraine insoutenable, j'avais une mine affreuse, aucunement présentable d'ailleurs, d'immenses cernes violacées sous les yeux, et une envie de vomir. Génial. Dès l'instant où je retournai à ma chambre, pour enfiler des vêtements convenables autres que mon t-shirt trop grand et mes boxers rayés, et que je constatai l'état de mon appartement, qui était en piteux état. Un vieux carton de lait périmé traînait sur la table, de la paperasse jonchait le sol, ce qui restait des mets asiatiques que j'avais engloutis il y a de cela trois jours traînaient encore ainsi qu'une boîte à pizza qui devait traîner là depuis des lustres. Sans compter la pile de journaux qui tapissaient le sol, en plus de la lessive propre qui gisait dans un coin. Immédiatement, j'ai pensé à quelque chose de plus vital, comme aller chercher mes vêtements au pressing. Oui, très bonne idée. Je devais me coltiner le ménage. Éventuellement. Les étagères ainsi que le canapé nimbés de poussière en témoignaient. Ce que je pouvais détester cette tâche. Mon désordre ordonné me convenait tout à fait. Lorsque j'arrivai dans ma chambre, l'envie de replonger dans mes couvertures était plus que tentant. Mais je savais que je ne retrouverais pas le sommeil. À quoi bon essayer. C'était voué à l'échec. J’enfila une robe à la va-vite, fourra mon sac de tout le stock nécessaire, attrapa un croissant et une bouteille d’eau au passage et fila à toute vitesse à la plage.


La route détrempée reflétait un soleil éblouissant qui réverbérait ses rayons matinaux contre le pare-brise piqué de gouttes de pluie. Je dus mettre mes lunettes de soleil pour contrer cette attaque lumineuse. J’avais déjà une de ces migraine, alors autant mieux ne pas l’aggraver. Je me gara, puis sortit à toute vitesse. Je me rendis à notre endroit habituel. Puis, je posa ma serviette sur la sable brûlant. Et je m’enfonça dans le sable, confortablement. Je cala mon chapeau sur ma tête et ajusta mes lunettes de soleil J’espérais vraiment passer inaperçue. Ma gueule de bois et moi.
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Clyde Fitzgerald

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MessageSujet: Re: The tide that left & never came back [R]   The tide that left & never came back [R] Icon_minitimeMar 19 Juil - 15:36

Clyde n'était pas connu pour être un grand sportif. Il était naturellement grand et élancé et se considérait davantage comme un cérébral qu'un tas de muscles sous stéroïdes. Il laissait bien volontiers cette appellation aux frères St John, dont la silhouette d'armoire à glace était sans doute la seule arme de séduction. Néanmoins, l'homme tenait à une hygiène de vie irréprochable. Si il comptait un jour briguer la présidence - et il la lui fallait pour écraser enfin son père, qui avait tout de même endossé le titre de Sénateur -, diffuser une image saine et dynamique était obligatoire. C'est pourquoi Clyde s'adonnait à un footing tous les matins. Qu'il vente, qu'il neige, qu'il soit aux prises avec la pire gueule de bois de l'Histoire, rien n'y changeait. Il courait invariablement. Il détestait ça par ailleurs, mais le jogging lui avait offert du souffle et une endurance qui étaient autant d'atout au tennis. Entre autres. Et puis..., ça permettait de se vider la tête, ce qui n'était pas de refus. Surtout ce matin. Clyde avait été réveillé aux aurores par une Marian un peu trop entreprenante à son goût alors qu'il avait passé la nuit à s'enfiler scotch sur scotch avec Sasha et Niels dans un club sélect de la ville. Comme à leur habitude, ils avaient parlé femmes - de façon très crue - et avaient à peine jeté un regard aux danseuses dénudées qui se mouvaient près d'eux. Ce spectacle était tellement habituel... Bref. Autant vous dire qu'il avait besoin de cette foutue grasse matinée. Et même ça, son épouse essayait de lui retirer. La garce. Bien sûr, il avait tâché de se rendormir mais la voix mielleuse de Marian lui rappelant qu'il négligeait son devoir d'époux était un bruit de fond bien trop désagréable pour être surmontable. Clyde s'était finalement levé sans un regard pour elle avant de prendre une douche dans une autre de leurs multiples salles de bains. Parfois, il lui arrivait de regretter d'agir de cette façon avec elle. De temps à autres, il aurait aimé être plus patient. Plus compréhensif. Plus tendre, aussi. Peut être aurait-il pu, mais dorénavant son comportement était si ancré en lui qu'il lui paraissait normal. Même Marian s'y était accoutumée et sa femme était bien trop instable et fragile pour qu'il la trouble en bousculant ses habitudes n'est-ce pas ? Oui, bien sûr. Le jeune homme avait une si bonne opinion de lui même qu'il lui était aisé de justifier le moindre de ses travers. Et d'y croire sincèrement en plus. Sa conscience ne s'en portait que mieux. Et le monde continuait de tourner.

La plage était encore déserte à cette heure-ci. Tant mieux. Il n'aimait pas être dérangé lorsqu'il courait et passer inaperçu dans les Hamptons relevait du miracle. Tous ou presque se connaissaient, avaient fréquenté la même université, les mêmes maisons de vacances ou bien le même quartier. Et les mondanités de grand matin avaient un goût amer. Alors qu'il allait se mettre à courir le long de la mer, une silhouette attira son attention plus que de raison. Tant et si bien qu'il crut un instant à une illusion causée par les restes de whisky qui transitaient encore dans son sang. Le politicien s'arrêta net, ôta d'un geste vif ses lunettes de soleil avant de s'approcher de sa démarche singulière et conquérante de la silhouette alanguie. Son visage était à moitié dissimulé entre des ses lunettes et son chapeau, pourtant le doute n'était pas permis. Il connaissait tellement ce corps par coeur qu'il aurait pu le dessiner les yeux fermés. Et ce grain de beauté là, entre la nuque et la clavicule, ne mentait pas. Le visage de Clyde, toujours serein et impassible, laissa pour la première fois échapper une émotion : ses sourcils étaient froncés et son air, grave. Fébrile, le politicien se laissa choir avec élégance auprès de la jeune femme, recouvrant rapidement sa prestance habituelle et son air dédaigneux naturel qui pouvait paraître aussi attendrissant qu'insupportable. Cela variait en fonction des interlocuteurs. Soit Emerson disposait d'un sosie plus vrai que nature - une d'une soeur jumelle, après tout il ne savait pas grand chose de son passé et de sa famille - soit... celle qui s'était enfuie il y a plus de deux ans venait de se jeter dans la gueule du loup. Elle n'avait jamais donné un seul signe de vie pour s'échouer aux Hamptons, son lieu de villegiature ? Ca n'était qu'une vaste plaisanterie. Une fille comme elle n'avait rien à faire dans un tel lieu, et ils le savaient tous deux. Clyde attendit calmement qu'elle se rende compte de la présence d'un homme à ses côtés et se refusa à lui adresser un mot. Déjà parce qu'il sentait qu'il ne parviendrait pas à rester serein et détaché. Cette fille était quasiment la seule qui n'avait jamais compté pour lui. Peut être même que si elle ne s'était jamais enfuie comme une lâche, sa vie aurait été différente. Moins fausse, hypocrite et policée. Ensuite... parce qu'il n'avait rien à lui dire.

Les sentiments étaient sûrement toujours là quelque part, mais Clyde avait appris à les taire depuis bien longtemps. Seule la rancoeur continuait à l'alimenter, aussi sourde et dévastatrice qu'il y a deux ans.


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MessageSujet: Re: The tide that left & never came back [R]   The tide that left & never came back [R] Icon_minitimeJeu 21 Juil - 18:08


De toutes mes forces, je tente de me rappeler ce qui s’est passé, la veille - mais mon cerveau ne me transmet que des trucs idiots. De vieux souvenirs, des images du passé en désordre, comme si je naviguais sur mon lecteur de musique. Je m’accrochais à ce fragment de mémoire comme une naufragée à son île. Cocktails à la banane, cocktails à la banane. Réfléchis encore. Une musique endiablée, moi me déhanchant au son de la musique, les lèvres d’une jolie rousse et plus tard celles d’un homme mystérieux dont je ne me souviens que de ses prunelles verdoyantes. Génial!

J’adorais cette plage. Le sable blanc, brûlant, l’eau cristalline, transparente, turquoise en surface, les récifs coraux multicolores, les falaises rocheuses qui se dessinent à l’horizon, les maisons luxueuses en bordure de mer. C’était mon endroit de prédilection. J’adorais m’y prélasser, m’y établir. C’était mon moment à moi. Celui qui me permettait de m’évader. La plage était presque inoccupée en matinée. C’était l’une des raisons pourquoi j’aimais y être. Seul des joggeurs faisaient une brève apparition.

Je devais avouer que l’idée de revenir ici, à cet endroit, à Southampton me retournait complètement l’estomac - ou peut-être était-ce tout l’alcool que j’avais ingurgité. Caressée par la brise matinale, je ferma les yeux. Les rayons matinaux glissaient sur ma peau scintillante. L’air nacré se réchauffait. Je m’assied en tailleur sur ma serviette de plage et retira ma robe pour dévoiler mon maillot de bain. Pile à cet instant, je remarquai une silhouette masculine assise à mes côté. En survêtement. Dubitative, j’hésitai à pivoter la tête. J’appréhendais la situation et je savais exactement qui était à mes côtés. Clyde. Lui. Comment l’oublier.

Les fameux rictus de Clyde m’étaient si familiers. Trop, même. J’en avais été si souvent témoin. Or, au fil du temps j’avais sut les décoder. Tout comme Clyde. Même s’il ne voulait pas l’admettre, préférant paraître confiant et au dessus de tout. J’avais sut percer sa coquille. J’avais découvert le vrai jour de Clyde, celui qu’il ne voulait pas montrer. Son vrai visage. Un homme bon, doux, aimant, charmant, amusant. Un homme exceptionnel. Bien qu’il détestait paraître comme tel. Depuis son plus jeune âge, il avait été élevé ainsi. Vivre dans l’impartialité, l’absence de sentiments, d’émotions, paraître en contrôle à tout moment. Au fil du temps, il avait, donc, appris à être ainsi, à apparaître sans la moindre part d’humanité.

L’oeil hagard, il me dévisageait, presque. C’en était presque insoutenable. Mon coeur battait à la chamade. Même après deux ans, je n’avais pas put me résoudre à l’oublier. Comment aurais-je pu de toute façon. Son être tout entier me hantait encore dans mes rêves. Je n’avais jamais autant aimé et autant souffert à la fois.

Je ne savais guère quoi lui dire. De simples salutations seraient beaucoup trop formelles - et trop peu appropriés pour la situation. De même qu’un, tu m’as manqué. Beaucoup trop déplacé. Eh puis ce n’était pas ce que Clyde voulait entendre, je le savais bien. À cet instant précis, j’aurais tellement voulu lui montrer la photo de l’échographie- chiffonnée et usée à force de la prendre entre mes mains, mais nettement visible - ainsi que le test de grossesse positif que je gardais méticuleusement rangés dans une boîte, juste à côté de l’album photos que je gardais précieusement, souvenirs d’une autre vie, dans le tiroir de ma table de chevet.

Les yeux azures de Clyde me vrillaient . Mes prunelles croisa les siennes. Clyde affichait une expression acerbe. Ce qui ne présageait rien de bon. Je dus me soustraire à son regard, qui avait une telle emprise sur moi que j’en étais surprise même après tant d’années, et posa mon regard sur les vagues qui venaient s’échouer sur le rivage, l’écume produit par les vagues devenait mon point d’ancrage pour ne pas craquer.

Mon cerveau était en ébullition. Que dire. Je désirais ardûment trouver les bons mots. Ceux qui me sauveraient peut-être, à ces yeux. « Clyde » fut le seul mot qui s’échappa des commissures de mes lèvres. Comme si chaque syllabes m’avait été arrachés, malgré moi. Le souffle presque coupé, je dus forcer la dernier syllabes pour que mon interlocuteur soit en mesure de pouvoir décoder mes paroles. Je retins avec ardeur un mince sourire. Je ne désirais pas que Clyde voit que j’étais heureuse de le retrouver, même si c’était le cas.
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Clyde Fitzgerald

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MessageSujet: Re: The tide that left & never came back [R]   The tide that left & never came back [R] Icon_minitimeMar 26 Juil - 9:41

C'était elle, putain. Vraiment elle. Clyde ne jurait jamais en public, il n'était pas de ce genre. Même intérieurement, ses pensées étaient exemptes de grossieretés. Il était trop distingué pour cela. Certes, elles viraient parfois dans le lubrique mais les jurons étaient bannis de l'homme pondéré qu'il croyait être. Pourtant, ce putain là il ne pouvait pas le contenir. Il résonnait inlassablement dans sa tête dans une putain de litanie incessante. Emerson était de retour. Elle était là, devant lui et dès lors, Clyde craignait que ses vacances ou même sa foutue existence ne prennent une toute autre tournure. C'était tout son Empire qu'elle pouvait faire s'écrouler aussi aisément qu'un château de cartes. Tout ce qu'il avait bâti, c'était la rage de l'avoir perdue qui l'avait motivé. La colère et la haine avait toujours été son moteur. Si Clyde était un joueur de tennis classé, c'est uniquement parce que dix années auparavant, son cousin l'avait vaincu lors d'un tournoi familial. Le politicien ne supportait pas l'échec. Vraiment pas. Il en avait une crainte viscérale et sûrement disproportionnée. Le fait d'avoir perdu contre cet abruti congénital lui avait insufflé l'envie de se dépasser et de l'humilier lors du prochain match. Celui-ci n'avait pas encore eu lien puisque depuis qu'il était un homme important, Clyde pouvait se permettre d'éviter les membres du clan Fitzgerald qu'il méprisait royalement. Et cet homme là, ce monstre froid et implacable dont l'ascension professionnelle était le seul objectif, il était le fruit de la lâcheté d'Emerson.

Clyde ne s'était jamais vraiment plu dans sa vie, bien qu'il ne s'en formalisait pas et affirmait le contraire. Naître dans une famille riche et puissante était un atout aussi bien qu'un fléau : à tout avoir en claquant des doigts, sans challenge, on s'ennuyait bien vite. Les pauvres les enviaient mais eux, au moins, avaient le pouvoir de les rattraper à la sueur de leur front, si ils étaient déterminés. Lui, il avait beau être brillant et obstiné, il partait de trop haut pour être admirable. Et il crevait d'ennui, quoi qu'il fasse. Les femmes étaient sa seule distraction parce qu'elles étaient toutes différentes et que les séduire représentait à chaque fois un challenge. Un objectif à atteindre moins aisé que briguer un poste important, dans un monde où son nom lui ouvrait toutes les portes. Mais même d'elles, il se lassait. Emerson avait été l'exception. La foutue exception. Et à fixer son visage gracieux, ses traits fins et ses yeux noisettes faussement innocents, Clyde sentait que son coeur pouvait s'emballer à tout moment et manquer un battement. Pourtant, le regard qu'il portait sur elle était dur. Il essayait de ne rien laisser transparaître. Comme à son habitude. Ses yeux couleur acier implacables pouvaient la fusiller du regard autant qu'ils le voulaient, Emmy ne serait pas dupe. Elle était la seule à avoir vu clair en lui. Elle l'avait déchiffré avec une facilité déconcertante et Clyde se doutait qu'un visage fermé ne serait pas suffisant.

Si il était un homme politique dévoré par l'ambition, marié à une épouse parfaite et possédant une vie digne d'un feuilleton américain, c'était sa faute. Leur relation était secrète mais après trois ans, Clyde était prêt à tout quitter pour cette fille. Tout. Il aurait pu tourner le dos à sa famille, à son nom, à son avenir brillant si elle le lui avait demandé. Ils auraient pu se barrer de l'autre côté de la Terre que ça ne lui aurait posé aucun problème. Ne vous y méprenez pas : Clyde était un égoïste doublé d'un égocentrique notoire. Il comptait plus que quiconque sur cette Terre. Mais pour Emerson, il aurait sacrifié ses désirs et ses envies pour les siennes sans plus de cérémonie. C'est à ça qu'il savait qu'il l'avait aimée. Malgré que tout chez lui avait été implicite. Il n'était pas aussi doué qu'elle dans les grandes effusions sentimentales. Sa fierté d'homme et son éducation l'empêchaient de s'épancher plus que de raison. Mais il l'avait fait passer avant lui. Et c'était la plus belle preuve d'amour qu'il aurait pu lui fournir. Mais elle s'était barrée. Seule. Clyde avait de nouveau erré dans les bas-fonds de NYC où Emerson aimait à se perdre dans le seul but de la retrouver. Ca avait marché, une fois. Mais pas là. Elle était partie et Clyde ne s'était jamais senti aussi vide qu'après ce départ abrupt. Vide, putain. Il avait vécu en spectateur sa vie merdique, reprenant ses petites habitudes tel un automate. Les filles à outrance, la politique, les cours trop faciles. Tout ce qui lui rappelait Emerson devait disparaître et c'est pourquoi il se relança tête baissée dans ses ambitions qu'elle avait tant raillées : la politique c'était futile, qu'elle disait. Et puis, il avait épousé son parfait contraire. Aussi blonde qu'elle était brune. Aussi douce qu'Emmy était fougueuse, aussi calme qu'elle était instable. Entre autres.

Sa vie entière était basée sur l'antonyme de cette fille. Cette foutue fille qui se trouvait devant lui, à ne même pas soutenir son regard. A regarder la mer. Clyde sentait le sang affluer violemment à ses tempes et sa veine au front palpiter brutalement. Il voulait rester calme et détaché. Il le désirait ardemment. Néanmoins, tout lui donnait envie de lui hurler au visage sa rancoeur. Et cette simple question : pourquoi ?! Pourquoi était-elle partie, sans un mot. Si elle l'avait quittée avec des explications, il aurait peut être pu comprendre. Et s'en remettre plus facilement. Oh, personne ne connaissait cette histoire et personne ne pouvait savoir que Clyde avait souffert d'une déception amoureuse. Il ne s'était épanché que dans son foutu carnet et celui-ci était sous clef, dans le coffre de sa suite au Ritz. Sa suite d'étudiant qu'il ne pouvait se résoudre à quitter vraiment et continuait à payer à l'année, malgré qu'il n'y vive plus. Mais Emerson l'avait brisé. Moins frontalement qu'il avait blessé Marian, sûrement. Mais tout aussi réellement. Elle avait détruit tout ce qu'elle avait fait naître de bon en lui. Sa phrase ne lui arracha aucune émotion. Rien. Il ne put que renchérir d'une voix plus rauque qu'il ne l'aurait voulu, comme si ses mots venaient du fin fond de son être : « Oh, tu te souviens de mon nom ? J'en suis flatté. » Son ton était cinglant et affreusement froid. Il tombait comme un couperet affûté. Et chirurgical. « Qu'est-ce que tu fiches ici ? » Clyde ne prenait pas la peine de s'exprimer de sa façon distinguée et policée habituelle. L'émotion (bien qu'elle ne transparaissait pas sur ses traits) avait pris le pas sur le politicen et l'éloquence n'était plus son problème.
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MessageSujet: Re: The tide that left & never came back [R]   The tide that left & never came back [R] Icon_minitimeJeu 28 Juil - 17:35


J’avais du mal à l’expliquer, mais je crois que j’avais quitté ma vie à Southampton, sans un mot, sans une explication, pour plusieurs raisons. Principalement, parce que j’étais tombée enceinte. J’avais peur. Je ne l’expliquais pas, en fait. Clyde et moi avions nos petites habitudes, aussi anodines soit-elles, profondément ancrées. Et je ne crois pas que l’arrivée prompte d’un bambin soit quelque chose que Clyde désirait. Enfin pas autant que moi. Depuis ma plus tendre enfance, l’ardeur fiévreuse d’avoir des enfants sommeillait en moi. Réussir là ou mes parents avaient échoués. Tandis que Clyde avait une réputation à tenir. Une image à conserver. En aucun cas, je ne voulais me mettre en travers de ce chemin qui avait été tout tracé pour lui depuis sa plus tendre enfance. Je le savais passionnée, fougueux, impulsif, amusant, mais je ne pouvais pas lui demander de tout sacrifier pour moi. Pour nous.

Or, pour ma part, j’avais fuit toutes ces responsabilités, il y a fort longtemps. J’avais coupé les ponts avec mon passé. J’étais devenue celle que je voulais être. Avec ou sans l’accord de mes géniteurs. Qu’importe leur avis, ils n’avaient jamais été totalement comblée par leur fille aînée. Ils voulaient me briser, me faire entrer dans le moule, être comme eux. J’en étais incapable et je l’avais toujours été.

Clyde. Cet homme impassible aux iris gris métalliques ô combien envoûtantes. Ce regard si perçant, si sévère, mais doux en même temps. Clyde l’homme aux milles contradictions. Il pouvait être ému et arborer une expression inébranlable à la fois. Il avait cette capacité de cacher ses émotions si facilement. Ce qui faisait de lui un homme indéchiffrable, aux premiers abords. Certes, je connaissais Clyde. Parfaitement. Bien plus qu’il ne le voudrait. Cette mâchoire carrée. Cette barbe négligée. Comment l’oublier. Le seul homme que j’avais jamais aimé et pour qui j’aurais fait n’importe quoi. Même si pour cela, je devais sacrifier ma vie telle que je le connaissais.

Lui expliquer les raisons de mon départ serait une longue et épuisante tirade. Je crois que j’avais juste envie de partir. Recommencer à zéro. M’envoler quelque part où personne ne me connaissait. Reconnecter avec moi même. Me réconcilier avec la vie. Je savais également qu’une nouvelle existence viendrait tout chambouler, le fruit de notre amour. J’étais perdue, paumée. Je n’avais pas d’explication. De simples excuses seraient futiles. J’en étais consciente. Je savais également que je devais être honnête avec lui. Il avait le droit de savoir qu’il avait été le père d’un petit garçon pendant quelques mois. J’avais manqué de courage pour le lui dire. A quoi bon. Apprendre la nouvelle par lettre manuscrite d’outre-mer ou encore par la ligne terrestre était totalement nulle. Salut Clyde, tu es le père de l‘enfant que je porte, surprise! C’était une situation auquel je n’avais pas voulu faire face. La douleur lancinante de perdre un être qui n’était pas encore venu au monde, mais qui comptait déjà énormément pour moi, m’oppressait de tout mon être.

Les mots, les phrases se bousculaient dans mon esprit. Mais au final, mes lèvres restées fermées. Inéluctablement. Comme si ma conscience préférait se taire.

« Oh, tu te souviens de mon nom ? J'en suis flatté. » . Je fus d’abord surprise par ce ton cinglant. Ses paroles se voulant blessantes. Amis qui ne m’affectait guère, je connaissait Clyde, comme le fon de ma poche, inutile de dire qu’il voulait me faire sentir coupable. D’un revers de main imaginaire, je balayais ses paroles d’un geste vif. « Je n’oublie jamais, un nom, un visage, surtout pas le tien, tu me connais mieux que ça Clyde ». Quel jeu puéril, enfantin. Je m’attendais à des paroles plus distinguées venant de Clyde, plus posées. Je n’allais très certainement pas m’abaisser à son niveau. Il le savait très bien que je n’aurais pas put l’oublier. Surtout avec tout ce qui s’était passé, tout ce qu’on avait vécu. Si seulement il savait. Peut-être qu’il s’adresserait à moi autrement. Comme s’il ne prenait pas en consécration tout ce qu’on avait vécu. Il me jugeait sans réellement savoir ce qui c’était passé. Au lieu de demander des explications, il jouait la carte de la frustration. Tu peux faire mieux que ça Clyde. « Qu'est-ce que tu fiches ici ? ». J’aurais bien aimé répondre à cette simple question. En fait, moi-même, je n’en avais aucune idée. Lorsque j’avais levé les voiles, j’avais d’abord tenté de renouer avec ma famille. Bien que nous n’avions rien en commun sauf le sang qui coulait dans nos veines, je ne mis pas longtemps avant de comprendre que je ne faisais pas partit de leur monde. Ils avaient refais leur vie, sans moi. J’avais une soeur et un frère dont je ne connaissais même pas l’existence. Arborant leur éternel sourire factice, leurs manières élégantes et snobs. Je quittais de nouveau le domicile familial, sans un mot. Et m’envola vers de nouveaux horizons. Je voyageai à travers le monde, découvrais de nouvelles cultures, de nouvelles perspectives, de nouvelles connaissances. Qui plus est, je me recentrais et je fis la paix avec moi-même. J’étais exactement à l’endroit où j’avais voulu être. Or, il manquait quelque chose à ma vie, une énorme partie de moi. Clyde. « Comme tu peux voir, je me prélasse sous les rayons matinaux du soleil ». J’aurais pu rajouter, et toi tu essaie de perdre les litres de whisky que tu dois caler. Je valais mieux que cela. Donc, je me tus. Inutile d’en rajouter. J’étais calme et sereine. Or, je n’étais aucunement préparé pour cette rencontre. Pas du tout.
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