SOUTHAMPTON.
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 « Don't you want me baby ? » [R.]

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Clyde Fitzgerald

Clyde Fitzgerald


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MessageSujet: « Don't you want me baby ? » [R.]   « Don't you want me baby ? » [R.] Icon_minitimeVen 15 Juil - 12:40

Malgré les proportions imposantes de la villa des Fitzgerald, Clyde se sentait toujours à l'étroit lorsque Grace était dans les parages. Il ne supportait plus ses regards incisifs et son air de chien battu, comme si elle était la foutue victime dans cette histoire. Il ne lui avait jamais rien promis, bordel. Il ne lui avait jamais menti sur ce qu'il recherchait : un faire-valoir. Une femme à la beauté classique et rassurante qui serait du plus bel effet à son bras en échange d'un niveau de vie duquel elle ne pouvait que rêver. Le contrat était clair mais cette dinde avait été obligée d'être folle amoureuse. Oh, bien sûr, il ne pouvait que la comprendre. Qui pouvait sincèrement ne pas s'éprendre de lui ? Personne, évidemment. Néanmoins, Grace était instable et fragile et la petite chose douce et délicate qu'il avait un jour enfermée dans une cage dorée était devenue un créature froide, vicieuse et légèrement inquiétante. Les menaces et le chantage incessant de sa femme rendait Clyde de mauvais poil. Lui qui exerçait un contrôle parfait sur sa personne en permanence ne pouvait lutter contre cette petite conne qui menaçait de briser son Empire à l'aube de sa gloire. Peut être l'avait-il façonnée. Peut être avait-il fait d'elle ce qu'elle était maintenant mais il préférait cette petite chose soumise à son bon vouloir à ce monstre plein de rancoeur. Clyde était insensible et la détresse de sa femme ne l'avait jamais alarmé. Il lui payait un thérapeute hors de prix et les meilleurs anti-dépresseurs du marché. Que pouvait-il faire de plus ? L'aimer ? La chérir ? Et puis quoi encore. Elle avait été entièrement acquise à sa cause dès le départ et c'est pourquoi Clyde n'avait jamais pris la peine de l'aimer voire de la respecter. Il avait besoin de conflits et de séduction. Il aimait les défis et sa femme n'avait été qu'une victoire facile.

Qui lui pourrissait dorénavant la vie.

Fort heureusement, là, il pouvait respirer. Grace était au country club pour la journée, sûrement en train de médire sur leurs voisins avec une bande de quinquagénaires liftées, mielleuses et sournoises. Lui, avait la journée pour lui. Il irait sûrement faire un détour par la plage avant d'aller boire des doubles scotch sans glace avec Sasha, dans ce bar à strip-tease qu'il adorait. Les femmes y étaient irréelles. Et bandantes, parce qu'intouchables. On ne pouvait qu'effleurer leur peau en y glissant quelques billets et Clyde aimait l'impossible. C'était la seule chose foutue chose qui le faisait se sentir un peu moins vide. Sortant de la douche, son corps bien bâti encore humide, le politicien pénétra dans la suite parentale qui lui servait de chambre, afin d'enfiler un polo et un bermuda. C'est là qu'il tomba nez à nez avec Cintia. Intéressant. Un sourire carnassier vint fendre son visage bien dessiné tandis que la jeune femme, de dos, fouinait dans les affaires de sa femme. Une sale habitude qui aurait pu lui valoir un licenciement en bonne et dûe forme. Mais ce petit travers amusait Clyde. Grace aurait été horrifiée de savoir que les mains d'une sombre roturière avait osé toucher ses vêtements hors de prix. S'approchant considérablement de la silhouette appétissante de la blonde qui l'insupportait autant qu'elle était désirable, Clyde laissa son index courir sur l'omoplate parfaitement tracée de Cintia, avant de murmurer à son oreille, laissant son souffle effleurer sa nuque : « Cette robe ne te met pas du tout en valeur. » L'impertinence et l'aplomb avec lequel il avait chuchoté cette absence totale de compliment allait sûrement faire enrager la belle. Tant mieux, ça ne rendait le sexe que meilleur. Qu'avait-il voulu dire par là ? Personne ne le savait. Soit que Grace était mieux foutue qu'elle, soit qu'il la préférait sans rien sur le corps... Avec Clyde tout et son contraire était envisageable.
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Cintia Beal

Cintia Beal


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MessageSujet: Re: « Don't you want me baby ? » [R.]   « Don't you want me baby ? » [R.] Icon_minitimeSam 16 Juil - 7:22

Le plus dur pour Cintia dans son emploi ce n’était pas d’être l’employée, la pauvre petite qui obtient un salaire de misère en ramassant et frottant derrière eux qui avaient réussi dans la vie et même ceux qui n’avaient jamais rien accompli, seulement eu la chance d’hériter d’une compagnie prospère ou d’une somme très imposante – bien qu’elle avait dû ravaler son orgueil pour prendre ce boulot. Le plus dur c’était de voir toutes ces personnes qui venaient passer de belles vacances, loin de tout tracas, loin de toute responsabilité, alors qu’elle venait travailler à la sueur de son front. Aucune inquiétude, pas de factures qu’on espère être en mesure de payer. Pas même de règles. Ils buvaient, fumaient, fêtaient comme des fous, sans se soucier des voisins, sans se soucier des conséquences. Elle ne comptait plus les bouteilles de champagne qu’elle avait ramassées depuis le début de l’été. L’envie de tout plaquer lui était venue en tête plus d’une fois. Il serait facile de démissionner, de retourner au New Jersey, de retourner vivre dans le sous-sol de ses parents. Ce serait facile, mais Cintia était bien trop orgueilleuse pour le faire. Elle avait choisi de venir, elle allait assurer et rester. Elle devait simplement se concentrer sur les points positifs des Hamptons. Elle pouvait surfer presque tous les jours, elle avait rencontré quelques personnes qui en valaient la peine. À la limite, même son emploi de femme de ménage avait un bon côté. Elle ressentait un certain rush d’adrénaline lorsqu’elle agissait contre les règles. Lorsqu’elle ouvrait les garde-robes des dames, lorsqu’elle enfilait leurs tenues hors de prix. Lorsqu’elle pigeait, avec ses doigts, dans les plats mis au réfrigérateur. Elle serait virée si ça se savait, bien sûr. Mais ça rendait la chose plus excitante. Et il y avait la penderie de Grace. Chaque semaine il y avait de nouvelles tenues. Cintia se faisait une joie – et même un devoir – de toutes les essayer. Elle enfila donc une magnifique robe moulante, d’un jaune criard.

Cintia sursauta en sentant le contact des doigts de Clyde sur sa peau. Ses muscles tendus au touché, malgré elle, se détendirent alors que son souffle s’heurtait contre sa nuque. « Cette robe ne te met pas du tout en valeur. » La fraction de seconde durant laquelle elle avait été détendue, confortable se conclu brusquement. Elle préférait qu’il en soit ainsi, elle préférait être inconfortable en sa présence, elle parvenait presque à se convaincre dans ces cas-là que peu importe ce que cet idiot vaniteux dirait, elle ne finirait pas par céder. Cintia leva les yeux au ciel, sans jeter de regard par-dessus son épaule, vers Clyde. Après une fraction de seconde supplémentaire à apprécier la sensation que procure un tissu de qualité sur la peau et la vue impressionnante de la penderie pleine de vêtements valant leur pesant d’or, Cintia glissa la fermeture éclair de la robe et l’enleva avec soin, présentant son corps pratiquement nu, de dos, à Clyde. D’un geste désinvolte, elle balança la robe vers l’arrière, quelque part sur Clyde ou près de lui. Elle croisa les bras contre sa poitrine, les sourcils froncés. « Le pire avec les gens comme vous, c’est que je pourrais prendre cette robe, ces chaussures et ce bracelet et, ta petite femme, elle ne s’en rendrait même pas compte. » Elle soupira. Pourquoi perdait-elle son temps à parler avec lui? Tout ce qu’elle pouvait dire, il s’en fichait éperdument. Elle le savait bien. D’ailleurs, elle préférait encore travailler en silence, faire ces corvées rapidement et déguerpir avant qu’elle ne tombe, une nouvelle fois, dans ses bras. Cintia fit quelque pas vers l’avant et attrapa le coton de mauvaise qualité qui gisait au sol, son uniforme. Une robe grise, fade. Qui était certaine de lui rappeler qu’elle n’était que la femme de ménage lorsqu’elle se trouvait à côté des maîtresses de maison. Elle enfila la robe et boutonna à moitié le décolleté. « Maintenant, tu es gentil, et tu me laisses finir mon boulot. » Gentil? Est-ce que ça lui arrivait seulement de l’être?

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Clyde Fitzgerald

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MessageSujet: Re: « Don't you want me baby ? » [R.]   « Don't you want me baby ? » [R.] Icon_minitimeDim 17 Juil - 13:57

La plupart des gens de son acabit n'offraient rien d'autre qu'une froide indifférence au personnel de maison. Ils commençaient par les ignorer de façon consciente et finissaient par ne plus les voir. Par s'habituer à leur présence comme à celle d'un meuble ou d'un animal de compagnie. Clyde avait beau être souvent odieux, il n'était pas de ceux-là. Il se mélangeait volontiers à la plèbe dès lors qu'elle était séduisante. Si sa gouvernante avait été une anglaise ridée et frigide de plus de cinquante ans, le politicien se souvenait très bien de Greta, la cuisinière tchèque qu'il avait désiré plus d'une fois. Adolescent, elle jouait souvent un rôle plus ou moins important dans les fantasmes du garçon, avant qu'il ne finisse par la prendre sur le plan de travail de la cuisine avant de quitter la demeure parentale. Bien sûr, cette façon qu'il avait de consommer les femmes comme un étudiant de première année alors qu'il approchait de la trentaine doucement mais sûrement était immature et peut être même pathologique. Néanmoins, dans la haute société, ses incartades restaient secrètes, voire étouffées. Et Clyde ne pouvait pas arrêter. La séduction était la seule distraction qu'il lui restait dans un monde où tout lui était dû. Son nom lui ouvrait toutes les portes sans même qu'il n'ait un effort à fournir. Et si cela pouvait être plaisant, ça devenait rapidement lassant et ennuyant. Les pauvres n'avaient pas idée de la chance qu'ils avaient : ils partaient de rien et pouvaient arriver au sommet si ils le désiraient ardemment. Lui aurait beau arriver encore plus haut que le sommet, il n'était pas parti d'assez bas pour que le monde reconnaisse sa valeur, ses efforts et ses prouesses. La plupart des gosses de riches n'avaient pas idée de ce raisonnement et n'en souffraient jamais. Clyde possédait cette lucidité qui foutait tout en l'air.

Cintia pouvait toujours jalouser ou mépriser les gens comme lui, voire lui même, elle ne comprendrait sans doute jamais à quel point la vie n'avait parfois aucune saveur. Elle appréciait le contact sur sa peau d'un tissu criard à 3 500 $ lorsque Grace n'en avait cure. Elle l'enfilait à la hâte, comme un t-shirt basique en coton. Clyde ne perdit pas une occasion de se délecter du corps de l'employée - dont il aurait pu dessiner les courbes les yeux fermés - tandis qu'elle retirait la robe, dos à lui. Ses yeux se perdirent un instant sur sa chute de reins avant que la robe jaune entrant en collision avec son visage ne lui gâche la vue. Le politicien la laissa tomber sans plus de cérémonie sur le sol. Après tout, ça n'était pas son travail de ranger et nettoyer la maison, mais celui de Cintia n'est-ce pas ? Un sourire sarcastique prit possession de ses lèvres à la réplique de la plantureuse blonde. « Tu ne sais rien de ma femme. » commença-t-il, d'un ton presque amusé. « Elle est si névrosée qu'à mon humble avis elle connaît le nombre exact de ses culottes en soie La Perla ou de ses robes bleues marine. » Le pire ? Malgré son ton détaché, il ne plaisantait pas une seule seconde. A force d'errer sans but, enfermée entre les quatre murs d'une cage dorée dans laquelle elle s'était volontairement enfermée, Grace avait développé une maniaquerie telle qu'elle était parfois effrayante. Cintia avait de la chance de ne que très peu la côtoyer, elle aurait sans doute dû recommencer la même tâche une centaine de fois avant de satisfaire l'esprit rigoureux et intransigeant de la femme qu'il avait fait l'erreur d'épouser.

Tandis que Cintia renfilait son uniforme terne, Clyde ne cessait de la fixer de ses yeux couleur acier, sachant pertinemment que sa présence l'agaçait. Mais que pouvait-elle dire ? Elle était l'employée ici. Le fait qu'elle ose lui donner un ordre arracha au jeune homme un haussement de sourcil surpris ainsi qu'un éclat de rire, froid et moqueur. « Exécuter les ordres c'est ton travail ma belle, pas le mien. » Clyde se rapprocha de nouveau d'elle, pressant délicatement son corps contre le sien pour ancrer fermement ses prunelles dans les siennes comme si il voulait lui imprimer ce qu'il avait à déclamer directement dans son cerveau : « Et je te rappelle que tu es payée à l'heure. Plus longtemps tu restes ici, moins ton salaire sera misérable. » Oh, évidemment, il avait une façon tout à fait plaisante de la faire rester ici plus longtemps. Et Clyde était même ravi de lui offrir un large pourboire pour ça. Que Cintia refusait avec force à chaque fois. Avait-elle peur d'être prise pour une prostituée ? Oh, ça n'était pas le cas. Les prostituées faisaient beaucoup moins de manières avant de s'offrir. Toujours aussi proche d'elle, le jeune homme dégagea avec une délicatesse qui était rarement sienne une mèche de cheveux du visage de la jeune femme - déjà furibonde - et rejeta sa crinière blonde en arrière pour libérer sa nuque dorée. Un court silence s'installa avant qu'il ne vienne y déposer un baiser brûlant, avant de se retirer aussi prestement, haussant les épaules avec la désinvolture qui était sienne. Clyde se laissa choir sur le large fauteuil qui trônait dans un coin, avant d'offrir à la belle blonde son habituel sourire désabusé, aussi plaisant qu'il pouvait être humiliant selon les interlocuteurs. « Mais soit. Je te laisse terminer, je ne suis pas pressé. » Et malheureusement, ça n'était pas peu dire.
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