(over) SLOAN ϟ loving you isn't the right thing to do

« Bouche toi les oreilles. Bouche toi les oreilles fort fort fort. Tu entends comme je t'aime? C'est le plus important. »


(c) tumblr.

« And I think I like how the day sounds. »
« SLOAN ! Tu es revenu ! » Une chevelure blonde s'écrasa sur mon visage, et une odeur que je ne connaissais que trop bien me parvint alors. Je souris, heureux de cette sensation de se sentir à nouveau chez soi. Cela faisait deux ans que je n'avais pas remis les pieds à Southampton. Deux ans que j'avais quitté les USA pour la France. Je ne me plaignais pas. J'étais celui qui avait décidé de poursuivre des études à l'étranger, afin de m'enrichir. J'étais parti pour une durée de six mois, sans m'attendre à tomber amoureux de ce pays merveilleux. Et ça faisait deux ans que j'y résidais. Mais il était temps de rentrer au bercail. Ma famille m'avait manqué. Ma mère, mais principalement ma soeur, de deux ans plus jeune que moi. Elle était tout pour moi, et je l'appelais tous les jours lorsque j'étais loin d'elle. C'était une véritable torture de ne pas la voir. J'étais arrivé à Southampton dans la matinée, et je savais qu'elle terminait les cours en fin d'après-midi. Après avoir déballé mes affaires, parlé avec ma mère et m'être reposé un peu, j'avais décidé de lui faire la surprise en allant la chercher. Mon retour avait été précipité, et elle ne savait donc pas que j'étais de retour. La voir aussi enthousiaste me fit chaud au coeur. Je la serrais un peu plus fort contre moi, désireux de profiter de ce moment, comme si cela allait effacer ces deux ans loin d'elle. Notre étreinte pris fin, et je me reculais légèrement pour pouvoir la voir pleinement. « Tu as changé ! » La dernière fois que je l'avais vue, elle n'avait que seize ans. Aujourd'hui, elle en avait dix-huit, et elle faisait plus femme que jamais. Je n'aimais pas ça, surtout quand je vis le regard de quelques hommes sur elle. J'étais le genre de frère possessif et très protecteur. Mais je savais qu'Ana était une des filles les plus respectables que je connaisse, et que je n'avais rien à craindre de son comportement. Je soupirais et l'attira de nouveau contre moi. « Allez, viens, on doit passer chez maman. » Elle s'installa alors sur le siège passager tandis que je pris place derrière le volant, tout en l'observant en silence. C'était bon d'être à la maison.

« Allez, je suis sûre que tu as rencontré plein de belles françaises. D'ailleurs, je serais prête à parier que c'est pour une d'elles que tu es restée aussi longtemps là-bas. » Le regard malicieux d'Ana se posa sur moi, alors qu'elle amenait une fraise remplie de chocolat à sa bouche. Je lui lançais un regard furieux, signifiant que je ne voulais pas en parler. Peut-être qu'une fille avait bien joué un rôle dans ma décision de rester un peu plus longtemps en France. Mais quoi qu'il y ait pu avoir entre cette fille et moi, c'était désormais fini, et je n'avais qu'une hâte, c'était de passer à autre chose. Après tout, à Southampton, les jolies filles n'étaient pas ce qui manquait. « Alors, qu'est-ce que j'ai raté ? » demandais-je alors à ma mère, souhaitant changer de sujet le plus rapidement possible. Cette dernière haussa les épaules alors qu'elle revenait de la cuisine et posa des tasses de thé devant nous. « Pas grand-chose. Les choses sont à peu près pareilles qu'à ton départ, vraiment. A mon avis, si tu veux des potins, tu ferais mieux de demander à ta soeur. » Notre mère se mit à rire légèrement, et un sourire se forma sur mes lèvres. « Non, sérieux Sloan, il faut que tu fasses quelque chose pour Nicholas. C'est une vraie loque. Je veux pas m'occuper de ce qui ne me regarde pas, après tout, c'est ton pote, pas le mien, mais il est d'une telle paresse que c'en est douloureux à regarder ! » Elle me regarda très sérieusement, comme s'il s'agissait d'une affaire très importante. Je me mis à rire, incapable de le réprimer. « D'accord, je verrais ce que je peux faire. » Ana me fusilla du regard, puis ma mère me prit dans ses bras, déposant un baiser sur mon front. « Je suis heureuse que tu sois de retour, mon fils. » Je souris, la serra dans mes bras, et l'embrassais à mon tour. « Moi aussi. »

« You're in my veins, and I cannot get you out. You're all I taste, at night, inside of my mouth. You run away, 'cause I am not what you thought. »
Julia Emerson. Un nom qui hantait mes pensées, jour et nuit. Ma vie était liée à la sienne désormais, et je ne pouvais résolument pas abandonner la partie maintenant. D'une façon ou d'une autre, je devais être là pour elle désormais. Il ne pouvait en être autrement. J'avais d'ailleurs rendez-vous avec elle ce soir. J'enfilais alors ma veste, me regardait une dernière fois dans le miroir, et poussais un soupir profond, légèrement anxieux. Je m'emparais de mes clés sur la commode de l'entrée et sorti de chez moi. Je me dirigeais alors vers ma moto, mais m'arrêtais à quelques pas. Je me résignais et fis demi-tour, prenant alors le chemin à pieds. J'avais rendez-vous avec Julia dans un bar. Le bar où avait eu cette fameuse partie de billard, la nuit où tout a basculé. Je ne voulais raisonnablement pas prendre la moto ce soir-là. Il me fallu une bonne demie-heure avant d'arriver au lieu voulu. Je n'étais pas en retard, mais Julia était déjà là, assise au comptoir. Les mains dans les poches, je m'avançais doucement vers elle, prenant place à ses côtés. « Hey. Désolé, j'espère que tu n'as pas attendu trop longtemps. » Elle secoua la tête en signe de dénégation, et je souris. Je commandais alors un verre et en bus une gorgée avant de me retourner vers Julia. Je l'observais silencieusement pendant quelques minutes, alors qu'elle regardait autour d'elle, l'air de chercher quelque chose. Je savais ce qu'elle avait en tête. Ce n'était pas par hasard que l'on était ici. Elle souhaitait se souvenir, du moins essayer. J'avais proposé de revenir au bar, peut-être qu'un visuel l'aidera un peu. Elle avait accepté, mais je me demandais si c'était finalement une bonne idée. Elle se retourna vers moi, et quand elle croisa mon regard, elle poussa un léger soupir. « Tu ne te souviens pas ? » Elle secoua la tête et haussa les épaules. « Non, il n'y a rien qui vient. » Je savais qu'elle n'aimait pas cette situation. Je ne pouvais pas le comprendre complètement, mais juste essayer d'imaginer ce que cela pouvait faire de perdre une partie de sa mémoire. Je me sentais responsable, et j'étais prêt à tout pour l'aider et être là pour elle. « C'est pas grave. Ca prendra le temps que ça prendra, mais ça finira par revenir, j'en suis sûr. » Je posais ma main sur la sienne et la serra légèrement, pour lui montrer mon soutien. Nos regards se croisèrent, et un léger silence s'installa. « Merci. » se contenta-t-elle de soupirer dans un sourire.